- Et est-ce que la grève à laquelle tu as participé, donc, a changé l'université, a changé la société?
- Pas autant que, par exemple, mai 68, mais, oui,
ça a changé, ça a changé les decisions du gouvernement.
Ça, c'est quelque chose qui est très positif en France,
dans le sens où, quand les gens font grève, il y a souvent des résultats.
Pas toujours. Le Premier Ministre a dit une fois que ce n'est pas la rue qui gouvernait
mais je pense que ça aide, ça contribue à la politique quand on manifeste
quand on montre qu'on n'est pas d'accord avec une decision qui touche, qui nous touche personnellement.
- Est-ce que tu as été surpris de voir qu'aux États-Unis la grève n'existe jamais?
Pratiquement jamais? - Alors ce qui m'a le plus surpris
c'était ma première année aux États-Unis, il y avait une manifestation
contre l'augmentation des frais d'inscription à l'université,
et il y avait seulement dix personnes, avec des pancartes
devant le bâtiment principal.
Et, ensuite, quand j'ai enseigné, j'ai montré à mes étudiants ce qui se passait en France
j'ai montré une vidéo où il y avait des centaines et des centaines d'étudiants
qui marchaient, qui manifestaient dans la rue
contre l'augmentation des frais d'inscription en France.
Donc, oui, je pense que c'est une grande différence.
Et je leur ai dit que j'étais surpris que le pays qui a inventé le concept de "civil disobedience"
de désobéissance civile, comme on dit en français,
ne l'applique pas plus qu'en France.